Nouvelle Lune (partie 75)
Laurie-Anne prit une grande inspiration et coinça sa main dans celle de Thomas en lui lançant un regard douloureux. Visiblement, Kelly n'allait pas lui faire revivre un bon moment, mais elle s'y attendait un peu. On n'aurait pas tut l'existence de ses parents de la sorte si tout avait été beau de joyeux de leur côté. Elle s'en voulait un peu d'infliger cela à ses parents, particulièrement à sa mère qui semblait prendre les rênes de tout alors que son père était plus discret. Mais elle avait besoin de savoir. Elle ne pouvait pas continuer à rester ainsi ignorante, elle avait déjà passé beaucoup trop de temps de sa vie ainsi et elle ne voulait plus jamais revivre cela. Il était temps que cela change.
Il fallut que la femme déglutisse plusieurs fois avant d'être en mesure de se lancer. Entamer ce sujet semblait être l'une des pires choses qu'on lui ait demandé de faire de toute sa vie, mais la conviction et la détermination dans son regard laissaient entendre qu'elle savait qu'elle devait le faire. Pour sa fille.
Après un dernier regard à son mari, elle se lança.
— Bon. Je vais... je vais commencer par le commencement.
Elle guetta à nouveau le regard de Thomas, comme si elle souhaitait obtenir son approbation. Celui-ci la rassura d'un petit sourire et d'un geste de la tête. Alors elle replanta ses iris dans ceux de sa fille et poursuivit.
— J'ai toujours voulu être médecin. C'était un de mes rêves depuis toute petite, même si je savais que je ne pourrais jamais l'atteindre à cause de la société coincée dans laquelle on vit qui dit que, selon elle, les femmes sont inférieures aux hommes et que jamais une femme ne pourrait être médecin. Comme si sauver une vie était trop noble pour une femme.
Alors qu'elle disait cela, Kelly put voir la mâchoire de sa mère se contracter, ses narines se dilater et ses traits se durcir. Puis, avant de continuer, elle prit une inspiration, les yeux clos. Lorsqu'elle les ouvrit, son regard était beaucoup plus doux.
— Le destin a bien voulu mettre ton père sur mon chemin. Un étudiant en médecine qui acceptait gentiment de me partager ses connaissances et ce qu'il apprenait. En quelque sorte, il me formait. Il acceptait d'exaucer mon rêve le plus cher. Il ne m'a pas fallu longtemps pour tomber amoureuse de lui et, après un an et demi, nous étions mariés.
Un sourire béat se forma aux commissures des lèvres de Laurie-Anne alors qu'elle reportait son regard sur son époux. Aucun doute ne subsistait tant qu'au fait que leur couple était très soudé. En même temps, après avoir traversé tant d'épreuves ensemble, comment aurait-il pu en être autrement ?
— Nous avons décidé de nous établir en dehors de la ville dès que ton père a terminé ses études, poursuivit-elle sans quitter l'intéressé des yeux. Nous aspirions tous les deux à échapper au monde si étourdissant dans lequel on avait tous les deux toujours vécu. C'était un moyen, en quelque sorte, de prendre un nouveau départ. Et puis, après tout, les petits villages ont aussi besoin d'un médecin. (Son regard bifurqua enfin en direction de sa fille.) La maladie peut frapper n'importe où. Alors nous avons voyagé. Beaucoup. On a parcouru tous les villages que l'on pouvait, à la recherche d'un endroit où on serait bien, tous les deux. Un endroit où on sentait que l'on pourrait s'incruster à la communauté déjà présente. Lorsque nous sommes arrivés à Thiercelieux, tout nous semblait parfait. Parfait pour nous. Les gens, là-bas, nous ont accueillis les bras ouverts. On se sentait bien. L'énergie, là-bas, était presque magique. Il régnait une entraide hors du commun et on a tout suite su que notre place était là. Nous avons emménagé dans une petite maison qui avait été abandonnée depuis un moment et nous l'avons rénovée. Je suis tombée enceinte de toi, ça a été l'un des plus beaux moments de ma vie, et puis nous étions prêts à commencer notre vie de famille.
Puis, son visage s'assombrit légèrement, signe que les folies nées du début de leur amour tiraient à sa fin.
— Ce n'est qu'après que tout a basculé. Que le vrai visage des habitants de Thiercelieux s'est révélé. Ton père, vois-tu, as commencé à parler qu'il était médecin parce que, après tout, il fallait bien qu'on gagne notre vie. Mais les gens, là-bas, ne comprenaient pas ce qu'étaient le rôle d'un médecin. Et quand nous avons commencé à leur expliquer de quoi il s'agissait, ils étaient sceptiques. Ils ne croyaient pas en les études que Thomas avait suivies, ne croyaient pas qu'il était mieux certifié pour les guérir que leur sage-femme qui n'avait pas suivi un seul pauvre cours pour soigner les gens. Ils pensaient qu'ils étaient capables de se débrouiller, qu'on leur serait tout bonnement inutiles. Mais ils nous apportaient quand même une partie des récoltes, ils acceptaient de nous faire vivre. Ce n'était pas assez, tu dois t'en douter. La maison avait encore besoin d'être retravaillée, on devait se vêtir, commencer notre vie sur un bon pied. On avait besoin de gagner de l'argent, parce que la nourriture ne faisait évidemment pas tout. Alors on a ouvert nos services, lui et moi, comme médecins.
Cette évocation fit passer un voile de tristesse devant les yeux de Laurie-Anne. Elle baissa les yeux et un long silence s'installa sans qu'elle n'ose reprendre la parole. Elle semblait abattue.
Doucement, Thomas glissa sa main dans son dos pour la réconforter et prit une grande inspiration.
— Les gens ne nous faisaient pas confiance, poursuivit-il d'une voix posée, une voix que Kelly aima sur-le-champ. Thiercelieux est un endroit vraiment isolé, alors ils n'avaient jamais entendu parler de ce qu'était la médecine moderne, de comment elle avait évoluée. Quand on leur expliquait nos manières de faire, ils fronçaient le nez et s'en allaient. Ça frôlait presque l'impolitesse.
Devant l'ironie de la situation, sa bouche se courba une seconde seulement d'un sourire découragé.
— Moi et Laurie, on a longtemps pensé à déménager. À trouver une place où on serait mieux accueillis, où l'on pourrait vraiment gagner notre vie. Mais on venait d'acheter notre maison, et refaire tous les efforts que l'on avait faits pour trouver l'endroit idéal ne nous tentait pas. C'était trop d'efforts pour peut-être recommencer au même point. Laurie était enceinte et il y avait trop de risques que tu naisses au bord du chemin. Ce n'était pas ce que l'on voulait pour toi. Donc nous sommes restés.
Kelly sentit sa gorge se nouer en voyant que c'était à cause d'elle qu'ils étaient restés à Thiercelieux même si ça ne leur convenait pas. La culpabilité enfla.
— En parlant aux gens du hameau, on a fini par se faire des amis. Par trouver des gens qui arrivaient à nous faire confiance, à nous et à nos techniques. Notre première "cliente" a été Florence. Elle était toute petite et avait attrapé une vilaine grippe. C'était William qui était venu nous la porter, fit Thomas avec un petit sourire nostalgique. Il disait qu'il était prêt à tester nos méthodes, mais uniquement parce que sa fille ne méritait plus Solange. Il voulait se moderniser. Quand nous l'avons soignée, moi et Laurie, et que les simples comprimés qu'on lui avait prescrits l'ont guérie tellement plus vite que les méthodes traditionnelles, on était heureux comme jamais. On s'est dit que, enfin, les gens allaient croire en nous, allaient voir qu'ils devaient nous choisir.
Laurie-Anne s'esclaffa, un air amer dessiné sur son visage. Elle fixait le vide comme si dans sa tête était en train de s'orchestrer tout un scénario pour enfin raisonner ceux qui lui avaient causée du tort. Puis, elle battit des paupières et vissa ses yeux dans ceux de sa fille.
— Ça n'a tellement pas marché, poursuivit-elle, la colère perçant dans sa voix. Enfin, seulement dans une infime minorité. Le prêtre du hameau s'est mis à dire que ce que nous faisions ne respectait pas ce que le Seigneur voulait pour son peuple. Il disait que ce que nous faisions mettait Dieu en colère, que nous nous détournions de sa volonté, et ceux que nous guérissions avec nous. Il s'est mis à dire que rien n'était en mesure de guérir quelqu'un de la sorte, et la seule chose qu'il a trouvé était la magie. Il a fait peur à tout le monde en nous décrivant comme des sorciers. Et évidemment, presque tout le monde a cru ce saint prêtre envoyé de Dieu. Les quelques personnes qui sont restées saines d'esprit, qui se sont souvenues que nous venions de la ville et que nous savions des choses qu'eux ne savaient pas, avaient pour la plupart trop peur des qu'en-dira-t-on pour venir nous consulter. Ils préféraient demander les soins de Solange. Nos demandes n'ont pas augmentées, au contraire. On accueillait les rares personnes qui bravaient tout ce qui pesait injustement sur nous les bras ouverts. Et, comme par miracle, ils se rétablissaient toujours plus vite. Liam était l'un d'eux. Il nous a avoué couver quelque chose depuis des années, quelque chose que Solange n'avait jamais pu faire mieux que de soulager. Alors il venait nous voir, et on a pu lui diagnostiquer un léger cancer. Heureusement, il était à un stade très peu avancé, alors on a pu lui offrir nos soins et le guérir à temps.
— Mais à un moment, il nous a fait très peur, commenta Thomas, qui commençait à prendre peu à peu plus de place dans la discussion. Il est venu nous voir, complètement paniqué et très mal en point. Il avait du mal à respirer et il ne lui a fallu que quelques secondes pour s'évanouir devant nous. Il avait fait une chute et son état se détériorait un peu plus à chaque minute qui passait. À ce moment, on a vraiment eu peur de le perdre. On était rendu à se dire qu'il ne s'en sortirait pas, mais on n'osait pas baisser les bras. Il fallait qu'il s'en sorte, comprends-tu ? On ne pouvait pas le laisser mourir. Autant pour notre honneur que parce qu'on avait une vie humaine entre nos mains, une vie qui ne tenait plus qu'à un fil. Comme de fait, on a réussi à le ramener à lui. Sûrement l'une des plus belles frousses que j'ai eu de ma vie. Je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que, si on n'était pas restés à Thiercelieux, cet homme serait mort ce jour-là. La médecine traditionnelle n'aurait pas pu le sauver. Liam n'a jamais osé nous l'avouer, mais je suis certain que c'est grâce à ce jour-là qu'il prend autant soin de nous maintenant. Que c'est grâce à ça qu'il a maintenant une grande confiance en nous. Et c'est grâce à cette confiance, en quelque sorte, qu'on est toujours en vie et dans d'assez bonnes conditions présentement.
Dans la tête de Kelly, les morceaux se mettaient doucement en place. Elle commençait à comprendre pourquoi il était si important pour Liam que quelqu'un s'occupe de ce couple, pourquoi il avait pris soin d'eux malgré l'avis défavorable que la plupart avaient de ses protégés. Il leur devait la vie.
— Après ça, il a commencé à faire notre propagande, en quelque sorte, poursuivit sa mère. Il disait qu'il avait vu ce que nous faisions, comment nous prenions soin des gens. Il disait que nos soins étaient sécuritaires, que nous étions de bonnes personnes qui méritaient de bien gagner notre vie. Alors, par la force des choses, grâce à lui, quelques personnes ont commencé à venir nous voir, des personnes qui n'étaient jamais venues nous consulter avant. Mais la plupart restaient méfiants, gardaient en tête le point de vue du prêtre. On a commencé à avoir les moyens de rénover notre maison. On commençait à trouver un peu d'espoir, et toutes les personnes qu'on guérissait sortaient de chez nous avec une confiance toujours plus profonde en nous. On commençait à croire qu'on s'en sortirait, que nos efforts allaient enfin payer. Tu es née, le monde semblait enfin nous ouvrir les bras après toutes les difficultés qu'on avait traversées. Certains nous ont même donné des cadeaux pour célébrer ta naissance ! On pensait s'en sortir, on pensait qu'on pourrait enfin vivre une vie convenable. Jusqu'à ce que le maire tombe malade.
Cette simple phrase eut l'effet de broyer le cœur de Laurie-Anne dont les yeux se mirent à larmoyer. Il fallut qu'elle déglutisse plusieurs fois pour trouver le courage de reprendre. Et, lorsque ce fut le cas, elle avait la tête basse et sa voix n'était qu'un pâle écho de ce qu'elle avait le pouvoir d'être.
— Il avait attrapé quelque chose de gros. Il était vieux, et son corps ne l'a vraiment pas bien soutenu.
Elle s'attardait sur chaque mot, comme s'il lui coûtait de les prononcer. La fin de ses phrases s'étirait plus que nécessaire. Thomas, la mine triste et inquiète, posa sa main dans son dos.
— Au départ, il a fait appel à Solange, parce que pour rien au monde il n'aurait fait appel à nos services à nous. Le prêtre avait beaucoup trop d'influence sur lui pour qu'il déroge à ses idées. Solange a tout fait ce qu'elle pouvait pour lui. Sans résultats. Évidemment. Alors, comme dernière solutions, on a fait appel à nous. Tout le monde était paniqué, c'était un excellent maire qui avait toujours fait un travail exceptionnel, alors tout le monde qui pouvait assister à ses soins y était. Ils souhaitaient tous le voir guérir. Quand on est arrivés, les gens étaient tellement paniqués qu'ils en ont oublié de nous regarder avec suspicion. Ils nous suppliaient de le sauver. Alors on a fait ce qu'on a pu. On l'a examiné, on a essayé de savoir ce qui n'allait pas, et quand on a trouvé ce que c'était, il était trop tard. On ne pouvait plus rien faire pour lui. Le maire n'arrêtait pas de frissonner, de gémir. C'en était insupportable. Il souffrait, et on n'avait aucune idée de combien de temps il lui restait. Combien de temps il lui restait à souffrir avant qu'il n'ait son salut. Alors, on s'est consulté du regard, ton père et moi, et on a su qu'il ne nous restait qu'une chose à faire. Abréger ses souffrances. On n'a rien dit aux gens présents ce qu'on comptait faire. Ils ne nous auraient pas laissé faire, même si c'était ce qu'il y avait de mieux pour lui. Il est mort dans les bras de Thomas quelques minutes après qu'on lui ait donné la substance. Et puis, Thomas a regardé les gens présents et a dit...
Comme si la scène se déroulait devant ses yeux en ce moment même, sa mère releva la tête, le regard perdu dans le vide, et prononça :
— "Il ne souffre plus, maintenant."
Cette phrase lui mit les larmes aux yeux. Du regard, elle trouva Kelly, et ce que cette dernière put lire dans celui-ci était la plus profonde des tristesses. La tristesse immense de ce moment où son métier l'avait obligée à tuer quelqu'un alors qu'elle était censée le sauver.
La culpabilité qu'elle avait dû ressentir.
— Les membres de Thiercelieux étaient en colère, poursuivit-elle d'une voix tremblante. On nous a traité de tous les noms, on nous a tenu responsables de sa mort, tout ça parce que c'était après nos soins qu'il était décédé. Comme si, si on n'était pas intervenus, qu'il aurait survécu. On nous a traités de sorciers. Le prêtre a dit que nous avions utilisé la magie noire pour achever le maire, uniquement par désir de pouvoir. Ce jour-là, tout le hameau a commencé à nous détester. Ils disaient qu'on méritait la potence, que des meurtriers comme nous n'avaient rien à faire parmi eux, ni nulle part ailleurs. La menace est devenue sévère. Alors on...
Les yeux vissés dans ceux de Kelly, Laurie-Anne s'interrompit, la gorge trop serrée pour poursuivre. Elle semblait incapable d'arrêter de pleurer et son visage était tordu dans une expression de désespoir. Voir sa mère si émue, si troublée par cette injustice, fit monter les larmes aux yeux de la fillette. Elle ne cessait de déglutir pour retenir ses sanglots. Elle ne pouvait pas pleurer devant ses parents, pas alors qu'elle venait juste de les rencontrer. Ils devaient avoir une belle image d'elle, pas celle d'une petite fille faible. Elle voulait tant les rendre fiers.
En sanglotant, sa mère poussa sa chaise qui frotta sur le plancher pour se lever en tendant les bras à Kelly. Cette dernière, incapable de rester sur place devant cette marque d'amour, en fit de même et se jeta dans les bras de la femme. Ils avaient vécu des choses si affreuses. Les gens de Thiercelieux avaient été si cruels avec eux. Ils avaient été si cruels avec ces personnes extraordinaires. Incapable de les retenir plus longtemps, elle lâcha un premier sanglot qui libéra toutes ses larmes.
— On n'aurait été accueillis nulle part, Kelly, continua Laurie-Anne au travers de ses sanglots. L'histoire était destinée à se répéter. Notre rêve de faire notre vie dans un petit village était voué à l'échec, et il était hors de question qu'on retourne à la ville, près de mes parents. Notre vie s'annonçait misérable et...
Sa voix se brisa sur le dernier mot.
— Ce n'était pas ce qu'on voulait pour toi, termina-t-elle, la voix élevée de quelques octaves par l'émotion. On t'a abandonnée, Kelly.
Et alors, elle fut incapable de poursuivre. Ces quelques mots l'étranglèrent et elle tomba à genoux, entraînant sa fille dans sa chute. Elle pleurait bruyamment, ses sanglots déchiraient le silence de la nuit.
Et la fillette, incapable de faire un geste, avait les yeux grands ouverts.
On t'a abandonnée.
On t'a abandonnée.
On t'a abandonnée.
Ils l'avaient laissée par choix au hameau. Loin d'eux. Elle aurait pu les connaître avant, être élevée par eux. Et ils l'avaient laissée derrière.
On t'a abandonnée.
Elle se mit à pleurer toutes les larmes de son corps à son tour. Elle n'arrivait pas à se décrocher de ces paroles, elles repassaient en boucle dans sa tête, sans relâche. Étrangement, elle n'en voulait pas à ses parents. Elle se sentait emplie d'un amour fou pour ces deux personnes. Elle avait l'intime conviction qu'elle ne pouvait pas leur en vouloir. Ne serait-ce que par les cris déchirants de sa mère.
— Pardonnes-nous, Kelly. Pardonnes-nous. Je m'en veux tellement. Je t'aimais tellement, ça m'a...
Elle laissa sa phrase en suspens, comme incapable de la terminer. Ses pleurs prenaient sa fille aux tripes, allaient chercher sa propre souffrance avec une violence insoupçonnée.
— Tu méritais mieux qu'une vie au bord du chemin. Tu méritais mieux que ça, Kelly. Notre fille ne pouvait pas vivre comme ça. Tu comprends ?
En reniflant, sa mère la dégagea d'elle, ses mains sur ses épaules, pour la regarder dans les yeux. Ainsi, dévisagée par sa mère, Kelly avait l'impression que celle-ci pouvait voir tous ses secrets, avait le pouvoir de lire son esprit malgré ses yeux ravagés par les larmes et la tristesse. Péniblement, la jeune fille hocha la tête en tâchant d'essuyer ses larmes. En la voyant faire, sa mère d'exécuta à son tour, délaissant le contact privilégié avec sa fille.
— Mireille a toujours été bonne avec nous, poursuivit Laurie-Anne en reniflant. Même quand tout le monde était contre nous. Ce n'était pas la même chose pour Nicolas, mais on avait assez foi en Mireille pour te confier à elle. Elle avait toujours rêvé d'avoir des enfants et... vous vous entendiez tellement bien, toutes les deux !
En avalant sa salive, sa mère caressa délicatement les cheveux de Kelly, un sourire tendre sur son visage ruiné par les larmes.
— On savait qu'on faisait le bon choix en la choisissant elle, malgré Nicolas qui était loin d'être en notre faveur. Même si te laisser derrière nous était loin d'être un choix facile et, à bien y penser, un tout simplement mauvais choix, c'était la meilleure pour s'occuper de toi. Peut-être même plus que nous. Mais on ne pouvait pas supporter d'être loin de toi, de ne pas savoir ce qui t'arrivait. Alors on est restés ici, à vivre une vie de misère, mais en te sachant près de nous. Avec Liam qui nous apportait régulièrement des nouvelles de toi. C'était le meilleur choix qu'on pouvait faire.
Laurie-Anne la regardait avec un amour fou dans ses yeux, quelque chose que Kelly n'avait jamais vu de la part de quiconque. C'était la première fois qu'on la regardait comme ça. Cependant, la manière dont elle décrivait ses grands-parents la dérangeait. Elle n'avait pas osé dire un mot, incapable d'interrompre tout le flot émotif se dégageant de sa mère, mais, maintenant, elle n'en pouvait plus.
— Mais grand-mère, grand-père...
Dès qu'elle vit le regard de sa mère se teinter de douceur, elle ouvrit de grands yeux et se décolla de sa génitrice. Son pouls s'accéléra, elle se redressa, souhaitant avec une ardeur presque violente avoir mal interprété l'histoire de sa mère et ce regard.
— Kelly... dit-elle cependant avec la plus grande des douceurs, une douceur que Kelly aurait voulu voir disparaître de sa voix. Mireille et Nicolas ne sont pas tes grands-parents.
Alors, qu'est-ce qu'on pense de cette fin de partie ? 😁 En vrai heureusement pour vous que les deux semaines où je n'ai pas postées ne sont pas tombées après cette partie !!
Bon je recommence : Salut !!! Ça faisait longtemps !! Je vous ai manqué ?
Je me dois d'expliquer cette si longue pause dans Nouvelle Lune. Après tout, vous saviez que c'étaient LES révélations de Nouvelle Lune qui s'en venaient, alors cette pause n'a pas dû être appréciée par tout le monde 😅 Mais le fait est que j'en avais vraiment besoin. Depuis la rentrée, j'ai l'impression d'avoir de la misère à voir le bout, j'ai l'impression d'avoir beaucoup trop de choses à faire pour le temps que j'ai et que la fatigue s'accumule. Alors m'occuper de Nouvelle Lune, dans les dernières semaines, ce n'était pas dans mes priorités. J'avais déjà l'école à m'occuper et c'était bien assez. Avec chimie/physique/math forte cette année, ça va être quelque chose !! En plus, cette partie que j'ai écrite à la fin de l'été (oui, ça date !) est l'équivalent de, accrochez-vous bien... 3 parties complètes (3500 mots) ! Mais c'était impossible pour moi de la couper, et j'imagine que vous allez être d'accord avec moi ! Mais bon, ça a donné que c'était une charge plus grande à traiter avant de pouvoir vous y donner accès et je ne trouvais pas le temps de m'y consacrer (mine de rien, gérer tout ça aujourd'hui ça a dû me prendre une bonne heure et demie !) et ça a mené à aujourd'hui ! Mais bon, j'espère que vous l'avez appréciée parce que j'y ai mis tout mon cœur !!
Bon, il est temps pour moi de vous quitter, j'espère vraiment pouvoir vous partager la partie 76 la semaine prochaine, mais encore, ça va dépendre de ma liste de choses à faire. Et on fête ma fête la fin de semaine prochaine alors... je verrai ! À très bientôt j'espère !!
Et n'oubliez pas, restez positifs !
Très contente de te retrouver... 🥰
RépondreSupprimerMerci beaucoup !!! ^^
SupprimerOui oui oui ! J'ai des réponses !!! Je suis super contente et crois-moi, cette partie de 3500 mots rattrape grandement ton retard de ces deux dernières semaines ! Bravo !
RépondreSupprimerMerci Laura !!! Et oui franchement c'est LA partie des révélations !!! XD J'avais tellement hâte de vous la partager si tu savais !!!
Supprimer