Nouvelle Lune (partie 4)

Kelly se leva, à la lueur de l’aube, étonnamment alerte et en pleine forme. Pourtant, elle avait passé une nuit blanche, sans doute causée par ses soucis de la veille avec son grand-père. Elle ne savait pas pourquoi cette bénédiction était tombée sur elle, mais elle n’allait pas s’en plaindre! Fraîche et disposée, elle se leva donc, avant tout le monde, pour, timidement, préparer la boisson matinale de ses tuteurs. Ils n’allaient sans doute pas tarder : ils ne se levaient jamais longtemps après le soleil. 

Elle fit donc bouillir l’eau, puis s’assit à table après s’être servi un verre d’eau qu’elle sirota lentement. 

Les cafés n’étaient prêts que depuis quelques minutes lorsque Nicolas entra. Kelly se raidit aussitôt, de manière imperceptible. Elle avait, au fond de son cœur, toujours espoir d’entendre que tout ce qui s’était passé la veille n’était qu’un malentendu. 

Le vieil homme s’approcha d’elle calmement, en la regardant d’un regard infiniment triste. Elle s’attendrit aussitôt.

— Je suis désolé, Kelly, commença celui-ci. Je ne sais pas du tout ce qui m’a pris, hier. Je... je n’étais pas moi-même. J’avais une migraine terrible et j’avais les nerfs à fleur de peau. Ce n’était pas du tout la bonne solution, de déverser mes maux sur toi, je le sais, et j’en éprouve énormément de remords. Quand Mireille est arrivée, hier, j’ai tellement réalisé à quel point je n’avais pas été correct avec toi! Je voulais me faire pardonner, mais pas le jour même, parce que j’avais trop peur de dire quelque chose de déplacé, qui empirerait encore plus ma situation déjà très mauvaise. Je me suis dit que je le ferais le lendemain, alors, pour avoir une nuit pour tout décompresser. Alors... me voilà...

Les yeux plein de larmes, Kelly se jeta dans les bras de Nicolas et pleura des larmes de joie et de soulagement contre son torse. Une grosse main, calleuse et maladroite, vint se poser dans son dos. La fillette, heureuse, vit son moment interrompu par de grands cris perçants provenant de plus loin dans la rue. Inquiet, son grand-père la lâcha et se dirigea vers l’entrée pour aller voir ce qui se passait.

— Reste ici, lui ordonna-t-il. Je n’en ai que pour quelques minutes.

La paix était enfin revenue dans le cœur de la petite qu’un autre malheur s’abattait déjà sur celui-ci. C’était tout dire de sa chance!

— Mon Dieu Seigneur! s’exclama Mireille en se levant, des poches sous les yeux et une robe de chambre mise à la hâte sur le dos. Qu’est-ce que c’est que ce raffut? 

Bien qu’elle tentait de rendre sa voix sûre et décidée, Kelly voyait bien qu’elle était inquiète. Sa grand-mère replaça sa robe de chambre, enfila ses chaussures et se précipita vers la source de la consternation de Thiercelieux sans laisser aucune indication à sa pupille. Curieuse et un peu inquiète, celle-ci se glissa discrètement hors de la maison pour voir ce qu’il se passait, n’en tenant plus.

La brouhaha la mena vers la maison de Fred, qui s’était marié l’été dernier avec Alyson, une habitante du hameau depuis toujours. Un grand attroupement était posté en un demi-cercle autour de la porte d’entrée, cachant le motif de cette consternation à Kelly. Comme elle était plus près, elle entendait maintenant une femme sangloter, visiblement prise d’une douleur indescriptible. Les chuchotements l’entourant les rendaient encore plus solennels et graves. La fillette était piquée à vif. C’était sûrement Alyson qui souffrait à ce point, c’était dans l’ordre des choses, car c’était sa maison, et on ne se serait pas regroupés autour de sa demeure si ce n’était pas elle qui était prise de cette souffrance. Et Fred ne semblait pas être là - où bien c’était seulement qu’il ne se manifestait pas. Alors il était peut-être arrivé quelque chose à Fred. La petite espérait de tout cœur que ce n’était pas quelque chose de fâcheux. Fred était si bon. Lorsqu’il la croisait dans la rue, il lui offrait presque toujours un petit bonbon, qu’elle avalait aussitôt, car ses grands-parents ne lui auraient pas permis de la manger, autrement. Il lui faisait alors un clin d’œil complice et continuait sa route. Kelly l’adorait. Alors, s’il lui était arrivé quelque chose, elle en serait très touchée. Et elle l’avait déjà tellement été, récemment, surtout avec ce qu’il était arrivé avec Nicolas. Elle n’avait pas le goût de ressentir sa gorge se nouer et son cœur palpiter brusquement à nouveau, pas pour le moment. Elle avait bien le droit d’un peu de répit, non? 

Les adultes restaient en rang serré autour d’Alyson. Kelly chercha donc des yeux un des membres de sa famille ou de celle d’Alex qui pourrait lui expliquer ce qu’il se passait. 

La première personne qu’elle vit fut Mireille, qui était arrivée un peu plus par après. Kelly se dirigea vite vers elle, autant pour avoir un peu de réconfort que d’explications.

— Grand-mère? demanda-t-elle en posant sa petite main dans celle de son aînée. Qu’est-ce qu’il se passe? Est-ce qu’il est arrivé quelque chose à Fred? 

Lorsque le regard choqué et atterré de cet être cher qu’elle connaissait par cœur se posa sur elle, elle sut aussitôt la réponse. 

— Qu’est ce qu’il a? Grand-mère, qu’est-ce qu’il a?

Son ton s’affolait de plus en plus devant l’absence de réponse et son rythme cardiaque en faisait de même. 

— Grand-mère... qu’est ce qu’il a? 

Le besoin de se faire dire que tout allait bien, que Fred, entre autres, allait bien, devenait de plus en plus indispensable. Kelly s’imaginait des choses qu’elle aurait voulu ne jamais avoir imaginées. Des scénarios terribles se profilaient dans son esprit, aussi réels que s'ils étaient vrais. Quelque chose n’allait pas et elle le ressentait plus profondément que jamais. Le désir de se faire dire que tout allait bien n’en était donc que rehaussé. 

— Viens.

Ce fut tout ce qu’elle obtint comme réponse. Un « viens », vide et absent.

Avec l’espoir d’assouvir son désir une fois à la maison, la fillette suivit de bonne grâce son aînée. 

Une fois leur logis atteint, Mireille s’assit et appuya sa tête sur sa main, le regard vide et la tête ailleurs. Cela ne découragera toutefois pas Kelly, qui persista dans son désir d’obtenir une réponse. Mais sa grand-mère ne lui fournit pas le réconfort qu’elle escomptait. Encore plus que perturbée par la vision qu’elle avait eu, elle donna une réponse qu’elle n’aurait sûrement pas communiquée en d’autres temps, sans peser ses mots. Aussi la vérité s’en retrouva encore plus frappante et déstabilisante.

— Il est mort, Kelly.


Récemment, quelques personnes m’ont parlé d’une incapacité à s’inscrire au blog. J’ai donc fait ma petite enquête et, si on fait suivre, dans la marge sur le côté, c’était vraiment compliqué et je ne sais pas où les notifications arrivent et tout et tout... Je vous conseille donc de faire « s’inscrire », celui qui est le plus visible. C’est beaucoup plus simple ( il ne faut qu’une adresse courriel ) et clair. Si vous faites cela, vous devriez avoir un message qui donne l’impression que votre demande a été refusée, mais vous n’avez qu’à prouver, en cochant la petite case en bas, que vous n’êtes pas un robot et faire les exercices qu’ils vous demandent, puis à appuyer sur le bouton en gris. Il devrait donc maintenant apparaître un message disant que votre demande a été acceptée, mais vous ne devez pas oublier que, si vous voulez recevoir des notifications par courriel quand une nouvelle partie de mon histoire est postée, d’aller activer les notifications en allant sur votre courriel où ils vous ont normalement envoyé un message pour que vous puissiez activer les notifications par courriel ( moi j’ai essayé et ça a marché en tout cas, alors ça devrai techniquement être correct! )! J’espère que ça vous aura aidé, en tout cas! 

Et, comme je n’ai obtenu aucune réponse pour si c’était correct pour vous le samedi entre 17 et 19h, je vais prendre ça pour acquis, et donc il y aura une partie de l’histoire publiée chaque semaine ce jour là!

Et n’oubliez pas, restez positifs!

Commentaires

  1. Bonjour Mariane,

    pour moi, le moment où tu décides de publier est le bon, quel qu'il soit, qu'il change ou non en fonction des circonstances de la vie. Mon inscription a fonctionné puisque j'ai reçu un courriel m'avertissant qu'il y avait une nouvelle publication.

    Merci et au plaisir de lire la suite. Ginette 😘

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  2. Ce que j'aime te lire, Mariane !!! 🌺

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  3. Ton histoire est super bonne! J'ai hâte de lire la suite, peut-être que ça me donnera des idées car moi aussi j'adore écrire des récits! 😉

    Laura

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    1. Super! Je suis contente que ça te plaise! 😊 Et merci beaucoup!! J’espère que ça te donnera des idées!

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    2. Et par curiosité comment tu as entendu parler de mon blog? Juste par curiosité...

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    3. C'est Amélie qui m'a envoyé un courriel avec un lien. Elle sait que j'aime lire et que je m'ennuie beaucoup ces temps-ci alors...

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    4. Ho! C’est gentil de sa part!

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  4. Et je trouve que c'était une très bonne idée de faire ça. Ça fait connaitre tes histoires, mais pas à tout le monde! Bravo à toi et tes parents d'avoir eut une si bonne idée et surtout de l'avoir réalisée!

    Laura

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