Nouvelle Lune (partie 69)
Après s'être fait consoler par Alex, Kelly, accompagnée de celui-ci, aida Mireille à se sortir de son triste état...
Les larmes avaient été séchées depuis un moment déjà. Kelly, assise sur le fauteuil du salon en compagnie d'Alex et Mireille, ressassait les moments qu'ils avaient passés avec Nicolas. Chacun ressortait, lorsque l'inspiration lui venait, un bon souvenir qu'ils avaient avec l'homme. Lorsque Mireille avait cessé de pleurer, ils avaient convenu cela pour tenter d'engager la communication entre eux et, peut-être, les aider à faire leur deuil. Contrairement à ce que Kelly avait cru de prime abord, aucun d'entre eux ne pleurait. Lorsqu'Alex avait proposé d'échanger sur ce sujet, elle avait craint que ses sentiments ne lui reviennent de plein fouet et que ces souvenirs ne lui rappellent uniquement qu'elle ne pourrait plus jamais vivre de moments de la sorte. Mais, au contraire, c'était libérateur. Elle avait même réussi à esquisser un sourire. Le calme dont faisait preuve sa tutrice devait d'ailleurs sans doute l'aider à garder son esprit clair. Et, à sa plus grande surprise, cette petite séance qu'ils s'étaient improvisée lui faisait le plus grand bien. Plus que des souvenirs, c'étaient des tranches de vie qui l'aidaient à en apprendre plus sur les autres membres de sa famille qu'ils échangeaient. Chacun se mettait à nu devant les autres, acceptait de révéler son ressenti face à la situation au travers de ces bouts de vie. Et, plus que tout, c'était sans doute parce que c'était cela qui primait qu'ils réussissaient toujours à échapper aux pleurs.
— Au début, évoqua Mireille, quand on a accepté de te prendre sous notre aile, Kelly, Nico n'était pas certain. Il n'était pas du tout certain. Pour dire la vérité, je crois que, plus que tout, il tenait à sa liberté et que t'accueillir était synonyme pour lui d'une personne supplémentaire à s'occuper, d'une bouche de plus à nourrir et, par tout ça, moins de temps consacré à ce qu'il voulait faire. Je crois qu'il est resté dans cet état d'esprit un bon mois. Et puis, je le voyais dans ses yeux, mais plus le temps passait, plus il s'accrochait à toi. Plus il t'appréciait. Et, moins d'un an après t'avoir accueilli, il m'a avoué que c'était l'une des plus belles décisions qu'il avait prises de toute sa vie. C'est d'ailleurs cette si belle expérience qui l'a poussé par la suite à t'accueillir toi, Alex. Parce qu'il savait qu'il ne le regretterait pas. Et, comme de fait, il avait bien raison. Aujourd'hui va être la deuxième journée que tu vas passer dans notre maison et...
Sous l'assaut de ces prises de conscience, les yeux de la vieille femme se mirent à larmoyer. Kelly devait bien s'avouer que de savoir tout cela l'émouvait également. C'était quelque chose qu'elle n'avait jamais su, et cela ne l'étonnait pas. Son grand-père était si secret qu'il ne lui aurait jamais dévoilé des détails de cette envergure. Alors savoir tout ça après son départ, de savoir qu'il l'avait vraiment appréciée, lui fit venir les larmes aux yeux. Elle n'était pas la seule, d'ailleurs. Sa grand-mère avait replié son doigt devant sa bouche pour cacher les tremblements de ses lèvres et Alex, en se voyant inclus de la sorte dans la discussion, avait de grands yeux emplis de larmes.
— Sincèrement, Alex, t'avoir avec nous va être, pour ma part, une des choses certaines qui va m'aider à passer au travers du deuil, avoua Mireille d'une voix tremblante après avoir patienté un moment pour calmer l'émotion dans sa voix. Et Kelly, bien entendu.
La jeune fille sentit, alors, une larme glisser sur sa joue. Et la reconnaissance, celle d'avoir Mireille et Alex dans sa vie, l'emplit. S'ils n'avaient pas été là pour elle pour l'aider à surmonter cette épreuve, qui savait comment elle s'en serait sortie ? Et, vu ce que sa tutrice disait, le contraire était également vrai. Comment auraient-ils pu, tous, passer au travers de cela sans l'amour de leurs proches ?
La vérité était qu'elle l'ignorait.
Alors, la tentation d'aller prendre sa grand-mère, et son meilleur ami, aussi, dans ses bras la traversa. Elle en fut vite emplie et elle s'apprêtait à se lever du fauteuil d'où elle ne voyait pas assez bien à son goût les membres de sa famille quand, derrière elle, la porte s'ouvrit à la volée.
En se retournant, Kelly découvrit Florence dans le cadre de leur porte qui les dévisageait, le visage insondable.
Aussitôt, l'inquiétude emplit la fillette. Si elle venait leur annoncer qu'il y avait un nouveau mort, elle ne savait pas si elle serait capable de surmonter cela. Car cela voudrait dire qu'ils s'étaient trompés sur Nicolas. Ou, alors, dans une éventualité qu'elle n'osait pas envisager après tous les morts qu'ils avaient déjà faits, qu'il leur manquait une créature satanique à démasquer. Et que, avant de mourir, son grand-père avait menti sur l'identité des deux autres pour protéger celle toujours en vie. Mais elle ne pouvait pas se permettre de croire que son grand-père avait menti effrontément devant eux juste avant de mourir alors qu'ils portaient tant d'espoir sur sa bonne foi. Parce que cela voudrait dire qu'il avait menti pour protéger des meurtriers qui pourraient tuer sa propre famille. Et elle ne pouvait pas croire cela possible.
Elle sécha ses larmes instantanément.
Florence sembla prendre un moment pour se demander s'il était approprié de les déranger dans le moment qu'ils étaient en train de vivre pour leur faire part de sa nouvelle. Ses yeux étaient rouges et son visage, triste, chose qui n'annonçait rien de bon.
Faites que tout le monde au hameau soit en vie, faites que tout le monde au hameau soit en vie.
La jeune femme dut finir par réaliser que, de toute manière, elle avait déjà interrompu tout ce qui avait à être interrompu puisqu'elle déglutit et, en se tordant les mains, se mit à fixer Mireille dans les yeux.
— Il n'y a pas de mort, finit-elle par annoncer d'une petite voix.
Elle semblait incapable de réaliser ce qu'elle venait de dire et son visage affichait un mélange d'incrédulité et de tristesse.
Kelly, en clignant des paupières, mit une seconde avant de réaliser ce qui venait d'être dit.
Pas de mort. Pas de mort. Pas de mort.
Ces mots résonnaient dans sa tête sans qu'elle n'arrive à les croire un seul moment malgré tout l'espoir qu'elle croyait porter en eux. Non, c'était impossible. Tout ceci ne pouvait pas être fini. C'était tout bonnement impossible. Pas aussi subitement, pas alors que son monde venait de chavirer. Leur situation ne pouvait pas être déjà terminée, c'était trop facile. On lui mentait certainement. Ou alors, tout comme cette fois qui avait secondée la dernière nouvelle lune, personne n'était mort cette nuit, mais tout cela reprendrait le lendemain. Oui, c'était certainement ça.
Pas de mort. Pas de mort. Pas de mort.
Kelly était tellement persuadée que jamais ils ne se sortiraient de cela que ces mots semblaient impossibles, idylliques. Mais cette nouvelle réalité se fraya un chemin dans sa tête et, avec elle, la sensation si légère du soulagement.
Pas de mort. Pas de mort. Pas de mort.
C'était donc fini ? Tout cela était terminé ? Elle se réveillerait tous les matin certaine que toute sa petite communauté était en vie ?
Elle n'osait pas espérer par peur de souffrir lorsqu'elle découvrirait qu'elle avait tout faux mais, malgré elle, ses doutes s'effacèrent et elle se sentit emplie d'une joie qui l'avait habitée pour la dernière fois il y avait de cela bien longtemps.
Ils étaient en sécurité.
Ils vivraient. Tous.
Alors pourquoi avait-elle ce nœud à la gorge ?
Parce que cela voulait dire que son grand-père était vraiment une créature satanique.
C'était cela, au fond. Elle le réalisait, à présent. C'était de là que venait son déni du départ. Parce que, malgré toutes les preuves qu'on lui avait données, elle avait continué à espérer que Nicolas n'était pas une créature satanique. Même après sa mort. Qu'il n'avait pas réellement tué des gens. Elle espérait encore garder une belle image de lui, espérait voir qu'il n'était pas un meurtrier.
Et, par ce fait, avait espéré voir quelqu'un mourir ce matin également.
— Pas de mort ? Tu es certaine, Florence ?
Mireille s'était levée du fauteuil et, fébrile, semblait aussi stupéfaite que la fille de William. Cependant, les larmes qui voilaient ses yeux ne laissaient pas de doute sur le fait qu'elle avait entretenu les mêmes espoirs que sa petite-fille.
— Certaine, répondit-elle d'une voix absente. On a fait le tour de tout le hameau et je peux confirmer que personne n'est mort.
Un long silence suivit sa réponse. Aucun ne semblait en mesure d'assimiler cette annonce. Ils l'avaient attendue si longtemps que de la voir formulée semblait irréel.
— Donc... c'est fini ? finit par demander Mireille d'une voix peu assurée.
Florence ne répondit pas immédiatement à sa question. Elle se contenta de fixer avec des yeux insondables la vieille femme. Puis, après d'interminables secondes, elle répondit des mots que Kelly se promit de se rappeler toute sa vie.
— Il semblerait bien.
Salut tout le monde !! Je vais commencer ce petit message en m'excusant de ne pas avoir publié de partie la semaine passée. L'intention était vraiment là, mais j'ai vu des gens de ma famille de vendredi à mardi (quelque chose comme ça), alors je n'ai vraiment pas eu le temps de préparer de partie. Donc je me reprends aujourd'hui !
Voilà, vous venez de lire les derniers mots du dénouement. Je vous l'annonce. La prochaine partie, c'est la situation finale qui embarque et... ça me fait... wow ! Tant de chemin parcouru depuis le 23 décembre 2020 où je mettais les premiers mots de Nouvelle Lune, alors que l'histoire était encore brouillon dans ma tête. Et, ça y est, on arrive à la fin. La fin d'une étape, d'un chapitre de ma vie, en quelques sortes. La fin de Kelly et ses aventures (jusqu'à ce que j'entame la relecture pour améliorer tout ce qui a à être amélioré, et j'ai déjà une longue liste !). On arrive à la fin de ce projet et, vraiment, ça me fait quelque chose ! Ça fait tellement longtemps que je fais vivre Kelly, Alex, Nicolas, Mireille... ça va me faire un vide quand ils ne seront plus là ! Je suis super sérieuse ! Bon, pas la peine de paniquer tout de suite, à l'heure où je vous écris, je commence la partie 75 et il me reste encore pas mal de choses à dire (la situation finale va être longue, tout comme ce roman !!). Alors ne vous en faites pas, ce n'est pas encore pour bientôt, la fin de Nouvelle Lune (mais en même temps oui !!! Haaaa, je me contredis !!!) Alors j'en profite pour vous glisser un petit remerciement parce que, au fond, cette histoire, c'est aussi la vôtre. Vous êtes ses premiers lecteurs, vous l'avez vu grandir, vu ma plume évoluer avec elle. C'est beau, tout ça !!!
Sinon, bref, je pars DEMAIN en camp pour animer !! J'ai trop hâte, vous ne pouvez pas savoir, je ne parle QUE DE ÇA depuis dimanche passé ! Ma mère me l'a dit et répété : elle est exaspérée ! 😂 Mais en même temps, l'année passée, ce camp a changé ma vie. Littéralement. Alors on peut comprendre que j'aie hâte !! Je n'étais pas certaine d'arriver à tenir jusqu'au début du camp, mais la preuve est que j'y arrive ! Je tiens toujours ! Alors bref, c'est possible que je ne réponde pas à vos commentaires avant jeudi, dépendamment de quand vous l'écrivez, parce que je vais complètement être déconnectée du monde extérieur ! Et mon dieu que ça va me faire du bien ! Bref, moi, je disparais, je vais faire mes bagages (ou pas !).
Et n'oubliez pas, restez positifs !
Bon camp... Amuse-toi bien... 🥰
RépondreSupprimerMerci beaucoup !!! C'était super !
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