Nouvelle Lune (partie 57)
Alors qu'ils revenaient de la maison d'Alex, celui-ci, Kelly et Mireille se firent apostropher par Liam, l'air paniqué, qui les conduisit chez sa mère, où cette dernière se trouva à être dans un état près de la mort...
Mireille déposa ce qu'elle avait aidé à transporter depuis la demeure d'Alex au sol et s'approcha avec détermination du corps frêle de Sylvie couché dans un lit simple. Devant ce mouvement, Liam se redressa sans pour autant oser sortir de la pièce. Il était en proie à l'hésitation, cela était apparent.
— Je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée que j'aille chercher de l'aide moi-même, vous savez, avez tout ce qui s'est passé à mon dernier Conseil...
Mireille détourna un moment son attention de Sylvie pour la porter au fils de cette dernière. Elle le scruta longuement, puis tourna le regard en direction de ses pupilles.
— Les enfants, pourriez-vous vous rendre avec Liam chercher quelqu'un ?
Les intéressés hochèrent la tête d'un même mouvement et, avec précaution, laissèrent les choses qu'ils transportaient près de ce que Mireille avait déjà déposé au sol.
Liam eut un petit mouvement de panique. Il n'escomptait visiblement pas sortir de chez lui à nouveau, mais, sous le ton inflexible de la grand-mère de Kelly, il n'ajouta rien, se contentant uniquement de jeter un coup d'oeil à ses accompagnateurs, et se mit en route après un dernier regard pour sa mère. Il enchaîna ses mouvements rapidement, presque comme s'il redoutait de changer d'idée au dernier moment et, par le fait même, mettre la vie de sa mère en danger. Ses pas le portaient rapidement au travers des pièces d'une maison qu'il avait de toute évidence arpenté un nombre incalculable de fois. Puis, arrivé devant la porte d'entrée, il figea net. Sa main, en suspension au-dessus de la poignée, était agitée de légers tremblements. Il ne semblait tout à coup plus voir le décor autour de lui, plongé dans des moment ou des images appartenant au passé. Sa respiration s'accéléra.
Témoins silencieux de cette étrange scène, Kelly et Alex se consultèrent du regard, indécis sur ce qu'ils devaient faire face à cette situation. Ils devaient se presser, ils le savaient tous, Liam inclus. Or, la détresse semblait avoir paralysée l'homme. Aucun des enfants ne savait ce qui se déroulait en ce moment même dans la tête du fugitif, mais cela devait être assez grave. Assez pour lui faire oublier que sa mère avait besoin d'aide maintenant plus que jamais auparavant.
Ce fut finalement Alex qui se décida à tapoter le bras de l'homme. Ce simple contact suffit à le faire sortir de sa torpeur. Cependant, il demeura un instant confus, à chercher du regard quelque chose à quoi se raccrocher, avant de terminer ce qu'il avait entrepris et d'ouvrir la porte toute grande.
Les premiers pas du trio dans la rue furent prudents et accueillis par un silence uniquement agité par le vent qui jouait distraitement entre les branches à moitié dégarnies des arbres. Au fur et à mesure de leur avancée, Liam se détendait, reprenait lentement contenance. Les rues vides paraissaient le défaire de sa tension et, en guidant les enfants au travers des rues aussi discrètement que possible, il parut reprendre confiance en lui et en ses moyens.
Jusqu'à arriver à leur destination.
Lorsqu'ils tombèrent sur la demeure accueillante de Fannie, les épaules de l'adulte se contractèrent violemment. Il semblait presque avoir oublié le but de leur balade jusqu'à arriver devant la maison de la jeune mère. À présent, sa respiration hachurée ne laissait aucun doute sur ses états d'âme. Il était anxieux, pris en dilemme avec ses démons intérieurs. Et incapable d'exécuter un quelconque geste pour attirer l'attention des propriétaires de l'endroit.
— Tout va bien ? se risqua timidement Kelly.
L'homme demeura immobile.
La fillette fit un pas et glissa ses doigts entre ceux de Liam. Ce geste fit sursauter ce dernier, sans pour autant le pousser à bouger. Même s'il savait que son hésitation pouvait être fatale à sa mère, il semblait incapable de surmonter ce bloquage. Aller à la rencontre de quelqu'un du hameau d'où il avait été rejeté, où il avait été soumis à une peine de mort. Ce qui était bien compréhensible. Comment savoir de quelle manière les habitants pourraient réagir ? Et s'il se faisait signaler, d'autant qu'à présent, c'était Nicolas, le maire. Celui qui avait voulu sa mort plus qu'ardemment.
Kelly frappa à la porte.
Ce geste s'imposa tout naturellement, sans même qu'elle n'ait pris la peine de réfléchir. Ils devaient aller jusqu'au bout de leur idée, c'était une nécessité. Parce que Mireille pourrait bien être envahie par la culpabilité si elle ne parvenait pas à sauver Sylvie. Pour le moment, elle était prise par l'urgence de la situation, qui la poussait à conserver un sang-froid exemplaire, mais, dès que l'adrénaline serait relâchée, si elle échouait, elle serait en proie à une culpabilité bien humaine qu'elle ne pourrait pas contrôler. Kelly connaissait assez bien sa grand-mère pour anticiper cette réaction.
Debout, raide, Liam n'osait pas quitter des yeux la porte toujours close. Son corps penchait vers l'arrière légèrement, signe qu'il semblait prêt à prendre la fuite si le besoin s'en faisait sentir. Kelly raffermit donc sa prise sur la main de l'homme qui devait faire deux fois la taille de la sienne pour lui insuffler un peu du courage qui l'habitait. Tout irait bien. Elle en était sûre.
La porte de bois s'ouvrit enfin sur Fannie, qui arborait un air dépité qui se transforma en incrédulité dès qu'elle constata qui venait la visiter.
— Bon Dieu, Seigneur, parvint-elle tout juste à souffler. Liam ?
La jeune mère s'appuya de tout son poids sur le cadre de la porte, ses yeux incapables de quitter ceux du nouveau venu. Kelly doutait même qu'elle les ait remarqué, Alex et elle.
Les deux adultes se fixaient, incrédules, sans rien dire. Une émotion étrange émanait d'eux et, dans ce regard si intense, il semblait se dire plus de choses que des mots n'auraient jamais pu le faire.
— Fannie, on a besoin de toi ! décréta Alex, rompant cet instant pour le moins étrange.
Les yeux de la femme quittèrent enfin Liam pour se tourner vers le garçon. Son regard, toujours troublé d'un voile d'émotions indistinctes, ne semblait qu'à moitié réaliser les paroles qu'il avait prononcées.
— Oui, enchaîna Liam, comme s'il semblait soudainement se souvenir de ce qu'ils faisaient ici. C'est... ma mère. Elle a besoin d'aide, elle ne va vraiment pas bien, Mireille est déjà avec elle mais elle a dit qu'elle n'allait pas être capable de s'occuper d'un cas comme ça seule, alors elle voulait que j'aille lui chercher de l'aide et je sais que tu es bonne pour guérir, ou dans tous les cas pas si mauvaise alors...
Le fugitif prit une grande inspiration qui trembla légèrement. Dans ses yeux, des larmes commencèrent à briller et il serra ses lèvres, comme pour empêcher celles-ci de trembler.
En remarquant son trouble, Fannie se redressa et tendit les bras à son invité qui n'hésita pas une seule seconde à lâcher la main de Kelly et à s'y laissa tomber. La jeune femme ferma les yeux, semblant ressentir de plein fouet la douleur de l'homme, et resserra un peu plus fort ses bras sur lui.
Devant ce flot de compassion, la fillette commença à douter que c'était la peur qui retenait Liam de frapper chez Fannie. Ces deux-là étaient beaucoup trop proches, ou du moins en avaient l'air, pour que l'un puisse avoir peur que l'autre veuille sa mort. Ou bien peut-être Liam ne savait pas quels seraient les sentiments de la jeune mère à son égard ? Non. Elle n'y croyait pas. Pas avec ce qui se déroulait sous ses yeux.
Avec une détermination soudaine qui balaya son émoi, Fannie se détacha du jeune homme et le fixa dans les yeux.
— Conduis-moi à elle.
Comme si ces quatre mots venaient d'assener une claque signant un retour à la réalité à Liam, il opina du chef et, après avoir compressé délicatement les doigts de la jeune femme, il les lâcha et vit volte-face. Ses pas, alors volontaires, se mirent à s'enchainer. Et Fannie le suivit sans dire un mot, une fierté résolue brillant dans ses prunelles.
Rebonjour chers lecteurs ! Cette partie est spéciale, je vous préviens. Pas pour son contenu en tant que tel, mais plus pour son processus d'écriture.
J'ai commencé la semaine passée, je crois, à écouter des conseils d'écriture sur Spotify (oui, il y a ça, sous forme de balados ou, comme ceux que j'écoute appellent ça, des podcasts). Et je suis tombée sur un épisode qui aidait à instaurer une routine d'écriture pour écrire tous les jours. Son processus ? Y aller une étape à la fois pour que l'habitude soit moins difficile à incorporer. Ça m'a donc poussé à ouvrir le manuscrit de Nouvelle Lune tous les jours et, en lisant les dernières lignes, ça me donnait envie de le continuer, alors les 500 premiers mots que vous avez lus ont été écrits de lundi à samedi, alors que d'habitude je les écrivais tous le dimanche même. Ça a eu pour effet de considérablement réduire ma tâche pour aujourd'hui, et je prévois qu'avec le temps, la routine va mieux se mettre en place et je pourrais éventuellement prendre de l'avance sur les parties écrites et, peut-être, avoir une partie à vous partager dès le samedi ! Ça serait merveilleux, non ? 😀
Sinon, je me suis aussi montée un petit Excel avec mon cher papa pour comptabiliser mes statistiques d'écriture ! Je sais donc combien de mots j'ai écrit telle date, combien de temps j'ai écrit, et plein d'autres fonctions de la sorte ! Je suis sûre que ça aura comme effet de me motiver à écrire tous les jours, et, avec cette nouvelle histoire qui me trotte dans la tête depuis un petit moment déjà, ça va m'aider à terminer Nouvelle Lune plus rapidement pour enchaîner au plus vite avec cette autre histoire qui me fait bien envie !
Ha oui et, si j'ai pu vous partager cette partie cette semaine, c'est parce que les deux fins de semaine qu'il était censé me rester pour mon travail ont été annulées... Le cuisinier a attrapé la Covid et la semaine d'après ils n'avaient pas beaucoup de réservations, alors ils ont juste annulé les deux dernières fins de semaine... Ça a fait une fin à ça un peu en queue de poisson, et j'aurais aimé que ça finisse différemment, mais bon... ça m'aura permis d'écrire ! 💁
Alors voilà pour cette semaine, j'espère que vous avez aimé cette partie et désolée pour ce paragraphe de fin (415 mots oups) 😅. Moi je vous dis à la semaine prochaine pour une autre partie !
Et n'oubliez pas, restez positifs !
Désolée pour l'arrêt de ton travail de fin de semaine... 🥰
RépondreSupprimerPas de problème ça m'aura permis de faire autre chose qui me tenait à coeur !!
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