Nouvelle Lune (partie 33)

 Suite à s'être écroulée de fatigue, Kelly se retrouva réveillée par la faim. Voulant se chercher quelque chose à manger, la jeune fille tomba sur son grand-père qui lui servit de bien étranges propos...

Kelly vit avec bonheur le soleil se lever devant ses yeux, à sa fenêtre. Après avoir eu cette étrange discussion avec Nicolas durant la nuit, elle s'était postée à sa fenêtre et avait tourné encore et encore les propos de l'homme pour tenter d'en tirer une signification, mais elle parvenait toujours à quelque chose dépourvu de sens. Elle avait alors réalisé qu'elle avait oublié de poser la question la plus importante à son grand-père. Au vu de ce qu'il avait dit, elle avait oublié de la lui soumettre et, sur le moment, elle s'était tapée sur la tête mentalement. Est-ce que sa grand-mère était toujours en vie? 

Soudain incapable d'attendre sa réponse plus longtemps, elle s'était dirigée vers la chambre de ses tuteurs et en avait entrouvert la porte le plus silencieusement possible. Le soulagement l'avait alors submergé en voyant Mireille, sommeillant paisiblement dans son lit. Mais elle s'était tout de même demandée, tout le reste de la nuit, ce qu'il adviendrait de sa tutrice. Lorsque la chaleur des rayons du soleil vint avec délice chatouiller son visage, elle s'habilla, puis se rendit à la cuisine pour préparer les cafés de ses grand-parents et pouvoir, par le fait même, faire taire sa curiosité le plus rapidement possible en planifiant de questionner sa grand-mère le plus rapidement possible sur le sort qui, finalement, allait lui être réservé. 

La demie-heure qu'elle eut à attendre lui parut la plus longue de sa vie. Alors, lorsque, enfin, la vieille dame se leva, Kelly dut se faire violence pour lui donner le temps de s'asseoir à table à côté d'elle, commencer à consommer son café et laisser ses pensées s'éclaircir avant de la questionner. 

En la voyant s'agiter sur sa chaise, Mireille la dévisagea longuement, posa sa tasse sur la table et lui demanda ce qui la tracassait ainsi. L'inquiétude transparaissant dans ses traits, la fillette demanda avec de grands yeux :

― Qu'est-ce qui va arriver avec toi, finalement? Tu... Vas-tu...?

Un voile de tristesse passa sur les traits de la grand-mère de la jeune fille et elle détourna la tête. Un moment passa avant qu'elle ne réponde, et lorsque ce fut le cas, sa voix était chargée d'émotion. 

― Je ne le sais pas encore. Le Conseil d'hier s'est fini de manière si... (Elle secoua la tête.) Je n'ai pas eu de retour sur ce qui allait m'arriver. Tous les hommes étaient concentrés sur la recherche de qui avait produit l'explosion et ce que ça avait touché.

― Et finalement? fit la jeune fille en agrippant la main de sa tutrice sous la table. Grand-père m'a dit qu'ils ne savaient pas encore qui avait fait ça cette nuit, mais il ne m'a pas dit ce que ça avait touché. J'espère qu'aucune maison n'a été atteinte...

― Non, rien n'a été touché. À ce qu'on a pu voir, l'explosion a eu lieu en bordure du hameau, assez loin pour ne pas atteindre nos bâtiments. Le but de la personne n'était donc pas de faire le mal, mais seulement de nous distraire de quelque chose. Mais... tu disais que Nicolas était levé cette nuit? 

Cette fois, la curiosité se lisant dans ses yeux pleins d'eau, Mireille reporta son regard sur sa petite-fille.

― Oui, répondit celle-ci, heureuse de se revoir attribuer l'attention de Mireille. J'avais faim en me levant pendant la nuit et, en allant à la cuisine, il était là. On a discuté un peu et ensuite, il est parti dehors sans expliquer pourquoi. Mais, tu sais quoi, grand-mère? Je crois qu'il me cache quelque chose. 

En la regardant avec un mélange de soupçons et de curiosité, la vieille femme l'invita à s'expliquer et Kelly lui rapporta approximativement la conversation qu'elle avait eu avec Nicolas durant la nuit. Lorsqu'elle eut terminé, sa tutrice semblait également partager ses soupçons, mais jura à sa pupille qu'elle ne savait rien sur ce que son mari pouvait bien cacher ainsi. 

― C'est étrange... ajouta-t-elle. Ce matin, à mon réveil, il était là, pourtant. Il a donc fini par revenir dormir et, grâce au ciel, n'a pas rencontré de créature satanique affamée sur son chemin. Je me demande ce qu'il a fait durant tout ce temps, à l'extérieur...

Kelly haussa les épaules.

― Peut-être qu'il avait seulement besoin de se changer les idées.

― Oh, crois-moi, jeune fille, ton grand-père ne fait jamais rien pour rien. Tout ce qu'il fait est dans un but bien précis et jamais il ne se laisserait aller à des choses aussi futiles que de se changer les idées. S'il est sorti durant la nuit, c'est qu'il avait une idée derrière la tête. Et je ne sais pas ce qui est assez important pour qu'il risque sa vie avec toutes ces créatures sataniques qui rôdent le nuit venue.

Juste à ce moment sortit de la chambre qu'il occupait avec son épouse Nicolas, vêtu de vêtements de travail. Il attrapa sa tasse de café sur le comptoir avant de s'asseoir avec elles à table.

― Bon matin, fit-il de sa voix grave. Bien dormi?

Kelly eut envie de répondre qu'elle avait plus dormi cette nuit-ci que toutes celles secondant la dernière nouvelle lune, mais, l'envie de répondre à des questions auxquelles elle n'avait pas de réponse lui manquant, elle resta muette et laissa Mireille affirmer qu'elle avait passé une nuit assez mouvementée, perturbée par des pensées concernant le sort l'attendant. Attendri, Nicolas fit glisser sa chaise plus près de celle de sa femme pour lui assurer que tout irait bien, que, comme il y avait eu cette détonation, cela leur laissait plus de temps pour tenter de défendre son droit de vie et convaincre le hameau qu'elle n'était pas coupable. 

Kelly voyait bien que sa grand-mère était toujours inquiète et que l'incertitude la rongeait et elle se sentait presque de trop, témoin des marques d'attention de Nicolas envers son épouse comme d'une intruse dans ce moment entre les deux adultes. Elle se leva donc de table, porta une dernière fois son regard vers Mireille qui pleurait silencieusement contre l'épaule de son mari, puis se laissa porter par ses pas jusqu'à la porte. Cynthia n'avait jamais été contre le fait qu'elle mange chez elle avec Alex, alors elle se faufila dans l'embrasure de la porte avant de marcher jusque chez son meilleur ami.

Lorsqu'elle parvint devant la grande demeure, la fillette toqua à la porte quelques petits coups et attendit. Voyant que personne ne semblait se déplacer, à l'intérieur, pour venir lui répondre, elle retenta plus fort, puis finit par entrouvrir la porte. Son cœur s’accéléra immédiatement. En sourdine, des pleurs de femme mêlés de cris déchirants lui parvinrent et lui firent l'effet d'une douche d'eau froide. Tous ses sens furent en alerte instantanément.

― Cynthia! s'écria-t-elle sans que ne lui parvienne de réponse. Cynthia!

Elle ouvrit alors la porte à la volée, oubliant même de la refermer derrière elle, puis courut vers la provenance des pleurs à fendre l'âme qui résonnaient, renversant au passage un vase qui éclata en atterrissant au sol. Mais elle ne s'en préoccupa pas, concentrée sur le fait de retrouver Cynthia à qui il était sans aucun doute arrivé quelque chose. Les pires scénarios se jouaient dans sa tête dont, celui revenant le plus souvent, l'image d'Alex, éventré au sol par les créatures sataniques avec sa mère le pleurant penché sur lui.

― Cynthia! cria-t-elle à nouveau, sentant les larmes lui emplir les yeux.

Elle parvint enfin à la pièce d'où provenaient les bruits. La première chose qu'elle vit, en débarquant en trombe, fut Alex, livide, appuyé sur le mur pour se soutenir, les yeux dans le vide et en un état apparent de choc qui brisa ses derniers espoirs de tomber sur une scène moins pire que ce à quoi elle s'attendait. Puis, elle baissa les yeux et ceux-ci s’écarquillèrent d'horreur alors que les larmes se mettaient à glisser sur ses joues devant le désastre se jouant devant ses yeux.

― Ho mon Dieu, fut tout ce qu'elle parvint à prononcer.

Booon... ENCORE un autre retard, je le sais. Mais, croyez-moi, c'était pour la meilleure des raisons. J'ai eu un camp, au camp Beauséjour... magique, je vous jure. J'étais animatrice là-bas, pendant trois jours, avec une gagne d'animateurs géniaux. Je vous le dis, je les ai connus en juin et à la fin du camp on se parlait comme si on s'était toujours connus. Et puis, encore un retard d'un jour cette semaine... parce que je pensais au camp et que j'étais pas capable de me concentrer. 😆 Mon français sortait tout croche et j'avais pas les idées à ça, alors j'ai pas forcé et je me suis dit que ça irait juste au lendemain pour vous servir du contenu de meilleure qualité qui me ferait autant à moi qu'à vous plus plaisir. Donc me voilà aujourd'hui avec la suite de Nouvelle Lune, de retour du seul camp où faire la vaisselle est le fun 😂 Alors je vous laisse pour cette semaine...

Et n'oubliez pas, restez positifs!