Nouvelle Lune (partie 29)

 Alors que tous les membres du hameau cherchaient Liam de retour à Thiercelieux, Kelly y compris, cette dernière se retrouva face à l'homme fugitif. Celui-ci lui apprit alors que Nicolas avait torturé sa mère dans l'unique but de le retrouver, pour être en mesure de le tuer par la suite...

Dès que Liam avait appris à Kelly que son grand-père avait torturé sa mère, elle s'était enfuie en courant jusqu'à l'intérieur de chez elle, les larmes aux yeux. Elle ne pouvait pas croire que l'une des personnes les plus importantes de sa vie avait commis un acte si horrible. C'était tout simplement impossible. Cependant, bien malgré elle, tout ce qu'elle possédait la menait à croire que Liam disait la vérité. 

Il est au courant.

Comme si Liam n'aurait pas dû être au courant de l'information dont il parlait. Comme si Nicolas n'était pas le seul impliqué dans cela. Comme s'il savait que celui qu'il recherchait reviendrait.

Il a torturé ma mère.

La douleur dans ses yeux. Le dégoût de Nicolas. Le désir de vengeance. Son regard dans le vide. 

Il n'aurait pas pu mentir. Liam n'avait pas cette manie d'éviter la vérité, ni de tenter de manipuler des enfants. Et, surtout, il n'avait aucune raison d'en vouloir à Nicolas. Mis à part cela. 

Au fond d'elle, la jeune fille savait que tout se tenait et qu'il manquait de preuves pouvant éviter cette option. Certes, peut-être Liam avait-il menti et inventé quelque chose de plus gros, mais Nicolas avait certainement fait quelque chose de mal. Mais Kelly ne croyait pas que le condamné à mort ait pu simuler cet air sombre peint sur son visage, ni la profondeur des sentiments qu'elle y avait décelés. Malgré tout, elle ne parvenait pas à croire que l'homme qui l'avait élevé avec tant d'amour, certes un peu de détachement et de distance, mais tout de même en tenant chaque jour à la voir devenir le meilleur d'elle-même, puisse se rabaisser à torturer quelqu'un. Dans le but de tuer une autre personne, de surcroît. Son grand-père pouvait-il réellement être devenu cet homme au cœur froid et insensible? Peut-être avait-il réellement changé depuis l'enfance de sa pupille. À un tel point qu'elle ne le reconnaissait pas dans cet acte. Cela lui était impossible. Et elle imaginait qu'il en serait de même pour Mireille lorsqu'elle lui avouerait cela. Mais, au fond, le devait-elle? Sa tutrice aimait profondément son mari, avec qui elle avait passé toute sa vie. En lui avouant une si dure vérité, comment réagirait-elle? Elle serait très certainement dévastée. Comment pourrait-elle réagir autrement en apprenant que Nicolas avait torturé quelqu'un de Thiercelieux?

La fillette décida alors de taire cette information à sa grand-mère. Celle-ci n'avait pas besoin d'en prendre connaissance et, par le fait même, ruiner son couple et sa famille. C'était un peu par égoïsme que Kelly prenait cette décision, puisqu'elle avait envie moins que tout au monde que ses tuteurs se mettent à s'éloigner l'un de l'autre et que la vie chez eux devienne insupportable. Cependant, elle estimait que tout le monde sortirait gagnant de ce silence. Mis à part la justice.

Kelly essuya ses yeux, un peu réconfortée par cette décision, se leva du fauteuil sur lequel elle s'était affalée pour pleurer et retourna voir à l'arrière de sa demeure où elle avait laissé son interlocuteur. Elle constata sans surprise, mais tout de même avec un peu de déception, que celui-ci n'était plus présent, l'empêchant de le questionner maintenant que le choc était passé et qu'il lui était forcé d'avouer qu'il serait extrêmement surprenant qu'il ait monté cette histoire de toute pièce.

Ses pensés se portèrent alors sur toutes les personnes qu'elle aurait pu sauver s'il n'avait été de sa commotion cérébrale qui l'avait rendue invalide quatre jours durant. Elle n'arrivait toujours pas à croire qu'Alyson avait été reconnue coupable, avec sa peine de la perte toute récente de son mari et sa discrétion naturelle. La fillette se demandait réellement ce qui avait pu la faire incriminer. Mais, tout bien pensé, elle n'aurait pas non plus pensé qu'Esteban puisse être reconnu coupable, mais ça avait été le cas. Elle commençait sérieusement à douter de la manière dont les habitants de Thiercelieux décidaient de qui serait pendu. Si seulement quelqu'un pouvait proposer une façon d'éliminer les créatures sataniques sans y aller au hasard et n'impliquant pas la mort d'innocents! Malheureusement, personne n'avait encore trouvé une autre façon de mettre un doigt sur les personnes qui causaient du tort à Thiercelieux.

La porte s'ouvrit alors sur Nicolas qui ruminait et Mireille qui avait peint un réel découragement sur son visage.

― Encore, Mireille! Encore! Il nous a encore échappé! Et pendant que nous échouons à l'attraper, il continue à tuer des gens dans notre sommeil!

À la vue de son tuteur, le cœur de Kelly se durcit légèrement et toutes les confidences de Liam lui revinrent en tête. Elle l'imagina un peu contre son gré battre la bonne femme qui avait élevé celui qu'il recherchait inlassablement, lui hurlant de répondre où son fils se cachait. Son visage se referma et elle croisa les bras sur sa poitrine.

― Nico, on ne sait même pas s'il est une créature satanique. Peut-être qu'il n'en est même pas une.

Elle se massa lentement l'arrête du nez en soupirant.

― Parce que son départ précipité sans rien expliquer, avec cette réponse louche qu'il nous a servi et sa réticence à parler du sujet qu'il a lui-même mis sur le tapis ne suffit pas à te faire croire qu'il est une créature satanique?

Il se retourna, incrédule, vers sa femme.

― Je ne dis pas que sa réaction n'avait rien de louche, mais ça ne le rend pas coupable automatiquement non plus.

Ils continuèrent de se chamailler un moment avant de réaliser que leur petite-fille se trouvait dans la même pièce qu'eux.

― Ho! Kelly, tu es là! Penses-tu dîner bientôt? laissa maladroitement échapper Nicolas.

La jeune fille resserra l'étreinte de ses bras autour de son torse, des yeux accusateurs et fermés pointés sur son tuteur.

― Je ne le sais pas.

Son air bête eut au moins le mérite de faire oublier aux deux adultes le motif de leur dispute. Ils la questionnaient maintenant sur la raison de son visage où transparaissait une colère difficilement masquée. Elle ne leur répondit que par de vagues affirmations de son cru, ressassant sans arrêt dans sa tête une scène horrible de Nicolas qui torturait, encore et encore, la mère de Liam. C'était sans doute pour cette raison que son air buté ne tendait pas à s'assouplir alors que Mireille s'inquiétait de son état qui, selon elle, était sans doute lié à sa commotion cérébrale, ce qui était loin d'être le cas. 

Kelly ne réussit à se retrouver seule avec son tuteur qu'après le dîner, où Mireille avait décidé de faire une sieste, prétendant que ses dernières nuits n'avaient pas été reposantes, troublée comme elle l'était du sort de sa petite-fille toujours évanouie. La jeune fille retrouva donc son aîné, qui entamait la préparation d'un café, et se planta à quelques pas de lui.

― Dis, grand-père?

Elle attendit qu'il tourne la tête dans sa direction pour compléter son idée.

― C'est vrai que tu as torturé la mère de Liam?

J'ai vraiment aimé écrire cette partie, aujourd'hui (qui a entièrement été écrite ce soir en passant!!) et j'espère que vous vous y êtes plu autant que moi. Je voudrais d'ailleurs vous rappeler (et vous recommander) d'envoyer un message à ma page Facebook "Une histoire à partager" pour être ajoutés au groupe Messenger qui vous avisera de chaque nouvelle sortie de partie parce que pour l'instant, je n'ai qu'une personne dans ce groupe. Il en devient d'autant plus important que juillet approche à grand pas et que c'est la dernière fois que vous serez avertis par courriel (j'en suis presque sûre) de la sortie de Nouvelle Lune. N'y manquez pas! Alors précisez-moi que vous voulez être ajouté au groupe Messenger de mon blog et je vous ajouterai avec le plus grand des plaisirs! 😄 Je n'ai pas vraiment autre chose à vous communiquer pour aujourd'hui, alors ce message de fin s'arrêtera là pour aujourd'hui, sûrement l'un des plus courts que j'ai jamais fait!

Et n'oubliez pas, restez positifs!