Le briseur de conscience

Si vous voulez savoir ce qu'est cette histoire, lisez le message de fin de la partie 23 de Nouvelle Lune...



L’air, aujourd’hui, stagnait sans qu’aucune brise ne vienne briser sa placidité. Dans les arbres, quelques oiseaux s’égosillaient comme si la chaleur étouffante n’avait aucun effet sur eux. Le bruit des voitures s’étouffant pour avancer sur la grande route, un peu plus loin, nous parvenait en écho. Je savais depuis bien deux semaines que ce jour serait destiné à la garde des deux fillettes les plus mignonnes qui soient. Pourtant, en matinée, aspirant à la fraîcheur d’une baignade et au souffle apaisant d’un ventilateur sur mon visage, j’avais presque oublié ce détail. C’est pourquoi, lorsque Geneviève m’avait appelé pour confirmer que j’étais toujours bien disponible pour garder ses filles, j’avais bafouillé une réponse positive avant de me précipiter me préparer à mon petit boulot. Je revenais du parc, précédée par la poussette contenant un précieux fardeau et flanquée de la petite Juliette qui gambadait en s’attardant à quelques endroits pour contempler les fleurs. La petite maison des Beauchemin se profila finalement devant nous, promettant une fraîcheur bien méritée. Je sommai Juliette de rester près de moi pendant que je défaisais les courroies retenant sa petite sœur dans le carrosse. Clara n’était âgée que de quelques mois et possédait de grands yeux bleus pétillants. Son air innocent et expressif était renforcé par ses joues roses proéminentes et son visage rond. Une fois la petite prisonnière entre ma hanche et mon bras, je tendis la main à sa sœur qui la saisit prestement et nous regagnâmes l’habitation sous les chantonnements de Juliette. Les bras enchevêtrés, je me retrouvai dans l’impossibilité d’ouvrir la porte principale et demandai l’aide à l’aînée des Beauchemin pour exécuter l’action. Cette dernière la fit de bonne grâce, mais dès qu’elle se retrouva à l'intérieur, elle s'élança jusqu’au salon. J’allais devoir revenir, une fois la porte passée, afin de refermer celle-ci. Dès que je posai un pied dans la demeure, une bouffée d’air frais me parvint et j'inspirai avec délice. Je ne devais toutefois pas oublier mon travail. En clopinant, je parvins à la pièce maîtresse de la maison et appelai Juliette avant qu’il ne lui arrive quelque chose, Dieu seul savait quoi, et déposai Clara au sol sur un tapis destiné à son usage. Je m’apprêtais à revenir sur mes pas pour m’occuper de la porte lorsqu'une violente bourrasque la fit claquer. Je n’allais pas m’en plaindre : je n’avais cessé d’appeler Juliette depuis mon entrée et elle n’était toujours pas arrivée. À nouveau, je criai son nom et, munie de ma démarche la plus autoritaire, me dirigeai vers la pièce suivante. Je m’apprêtais à quitter le salon lorsqu’elle fonça sur moi et me dévisagea avec des yeux ronds, comme si elle ne s’attendait pas à me trouver là. Aucunement piteuse, elle laissa entendre un petit “désolée” avant de se diriger vers ses jouets sans un mot de plus. En faisant des gros yeux au cas où elle se déciderait à se retourner, je marchai à sa suite auprès du bambin que je saisis délicatement avant de me laisser choir sur le fauteuil. Tout en gardant un œil sur son aînée qui jouait devant nous, je plaçai Clara face à moi et elle me contempla de ses grands yeux. Attendrie, je me mis à exécuter d’étranges mimiques de manière à la faire rire, ce qui fonctionna à merveille. Riant à gorge déployée chaque fois que je modifiais mon expression, Clara avait tout de la joie de vivre incarnée. Soudain, ses yeux pétillants, admiratifs et débordants de joie se mirent à fixer un point légèrement à ma droite, juste derrière moi. Dès ce moment, son regard se voila de terreur et elle se mit à pousser des hurlements paniqués. Mon sang se glaça aussitôt dans mes veines. L’ainée des Beauchemin, en percevant la panique de sa cadette, fixa le même endroit que celle-ci et aussitôt, ses yeux s’agrandirent de la même manière que le bébé quelques secondes auparavant. Elle émit un grand cri, affolée, avant que ses yeux ne roulent dans leurs orbites et qu’elle ne tombe au sol. Simultanément, je sentis le corps frêle de Clara ramollir et s’écrouler sans conscience dans mes bras. Des sueurs froides coulaient maintenant le long de mes tempes. Que pouvais-je faire? Réprimant le frisson qui courait le long de ma colonne vertébrale, je me retournai lentement vers la source de leur horreur. Et au moment où mon regard rencontrait le vide, un souffle glacé glissa le long de ma nuque et un gémissement à fendre l’âme parvint à mes oreilles. Cette fois, ma maîtrise de moi-même s’envola et la panique prit possession de mes moyens. Mon instinct me hurlait de m’enfuir, qu’il était hors de question que je demeure une seconde de plus dans cette habitation maudite. Mais, et alors, abandonner les enfants seuls à cette… chose? Qui savait ce qu’elle était capable de leur faire? Non, je ne pouvais pas les laisser aux mains de la créature, ou quoi que ce soit d’autre qu’elle était. Si j’avais à partir, je devais les emmener. La bonne Geneviève serait dévastée s’il devait arriver quelque chose à ses deux amours. J’avais déjà tant eu de mal à la convaincre de me faire confiance, que ses enfants étaient en sécurité avec moi… Je ne pourrais d’ailleurs plus jamais regarder mon reflet un jour sans me sentir comme une sale égoïste si je commettais cet acte. Non, cela m’était impossible. Alors que ce dilemme se démenait en moi, je réalisai que j’étais demeurée coite face à la perte de conscience des fillettes, paralysée par la frayeur et le choc. En reprenant mon sang-froid, je me secouai et déposai Clara sur le canapé. Je n’allais certainement pas pouvoir leur venir en aide si je demeurais sur place. Et ce n’était clairement pas le point glacé sur ma nuque qui me lançait en semblant prendre de l’ampleur et cette plainte venue d’un autre monde qui allaient m’arrêter. Je me levai donc en tentant de rester calme malgré le gémissement qui emplissait ma tête et me dirigeai d’abord vers Juliette pour vérifier qu’elle ne s’était pas blessée en tombant. Heureusement, tout semblait normal — mis à part, évidemment, son évanouissement soudain. Je me mis donc à crier son nom sans laisser transparaître l’affolement qui m’habitait. La fillette restait cependant obstinément immobile. Elle semblait presque dormir, allongée comme elle l’était. Pendant que je suppliais les enfants de me dire quelque chose, de s’agiter, ou peu importe la chose qui me prouverait que tout allait bien, la scène tournait et retournait dans mon esprit. Les deux fillettes avaient fixé le même point avant de tomber sans conscience, terrorisées. Qu’avaient-elles donc vu? Un… esprit? Aussitôt, des histoires abracadabrantes qui m’avaient déjà été racontées me revinrent à l’esprit. Ouija. Marie Noire. Alors, je m’étais bien moquée de ces sornettes, inventées pour être crues du plus naïf d’entre nous. C’est du moins ce que j’avais toujours pensé. Jusqu’à maintenant. Un cri de désespoir appartenant à ma plainte imaginaire — à moins qu’elle ne soit réelle? — me sortit de mes appels mécaniques répétitifs et de mes pensées. Je réalisai alors à quel point mes cris étaient inutiles. Les fillettes étaient inconscientes, et non endormies. Comme pour confirmer mon idée, le froid sournois gagna encore plus de terrain, se répandant à l’entièreté de mon cou. En réprimandant un frisson, je m’accroupis près de Juliette et me mis à la secouer vigoureusement tout en répétant son nom, autant par espoir de la voir s’identifier à ce mot que pour couvrir les gémissements qui me lacéraient la tête. Cependant, au bout de trois minutes consécutives à tenter cette méthode, je réalisai qu’elle ne mènerait à rien. Incapable de réfléchir, mes pensées totalement obstruées par les gémissements obsédents, je me lançai vers la cuisine. J’avais besoin de me reprendre, et l’eau glacée projetée contre mon visage avait toujours réussi à me saisir. Dans mon élan, je percutai au passage un vase, qui vola en éclats en s’écrasant contre le sol. Je ne le réalisai cependant qu’à moitié, aveuglée par le découragement et ma vue brouillée, signe que les larmes me piquant les yeux ne tarderaient pas à être évacuées. Ma main, en route vers mon salut, se figea à quelques centimètres de ce qui actionnerait l’eau. La plainte avait cessé. Pendant quelques secondes, je restai en place, immobile, à sentir mes épaules se soulever et s’affaisser à un rythme effréné, en sentant le froid glacé aussi figé dans sa palpitation et sa conquête de mon corps que moi, immobilisé à une partie de mon dos. En réalisant que je pouvais à nouveau penser de façon rationnelle, une larme de soulagement sillonna ma joue. Puis un hurlement assourdissant, en provenance du salon, retentit. Les enfants. L’emprise de la douce léthargie s’estompa brusquement et je me précipitai vers la source de cet affolement, appréhendant la scène qui se présenterait à moi. Même l’imagination la plus stimulée n’aurait cependant pu me préparer à un tel décor. Au sol, légèrement plus à gauche de son emplacement initial, reposait Juliette, les yeux grand ouverts, du sang s’écoulant lentement de ses lèvres entrouvertes. Cette fois, la plus pure des paniques envahit mon esprit et, dans un heureux instinct, je me jetai sur l’aînée des Beauchemin pour la placer de côté, de manière à éviter que le sang ne s’écoule dans sa gorge. Dès que je touchai la jeune fille, les gémissements reprirent, encore plus obsédants qu’auparavant. Je fus ensuite secouée d’un violent frisson et le froid saisit l’entièreté de mon tronc, tout d’un coup. À la fois découragée et affolée, je ne pus m’empêcher de supplier : ― Je vous en prie… quoique vous soyez, arrêtez… je vous en prie! Ses filles sont ce qu’il existe de plus important pour Geneviève! Secouée de sanglots, je m’effondrai en pleurs sur le fauteuil, un peu plus loin de Clara que nécessaire et remarquai alors que, ridiculement, j’attendais une réponse, qui ne venait pas, évidemment. Ou du moins jusqu’à ce qu’une main glacée invisible ne vienne se presser contre ma joue, dans un mouvement qui aurait pu être perçu comme rassurant dans des circonstances où la personne exécutant cette action se serait tenue tangiblement devant moi. De plus, lorsque je sentis les cinq sillons glacés formant autant de doigts quitter mon visage et y rester imprégnés comme s’ils s’y tenaient toujours, le geste me parut plus possessif que rassurant. D’autant que mon coeur se mit à se débattre davantage, si une telle chose s’avérait possible. En contemplant les Beauchemin, de toute évidence sous l’emprise de l'entité, et les yeux grand ouverts et injectés de sang de la plus vieille, je ne puis m'empêcher de fondre en larmes dans un mélange de découragement, de frayeur et d’impuissance. Tout à coup, la respiration de Juliette se transforma en un râlement et me tira instantanément du fauteuil. Je me précipitai vers elle et, dès que je la touchai, remarquai que sa température corporelle avait descendu sous un seuil inquiétant, presque comme si elle était morte. J’étais clairement en train de vivre un cauchemar éveillé. Heureusement, lorsque que je la replaçai le plus sur le dos possible, mais juste assez de côté pour éviter que le sang s’écoulant de sa bouche et formant une flaque difforme près d’elle ne tombe pas dans sa gorge, ses voies respiratoires se dégagèrent et sa respiration revint à la normale. C’est alors que je remarquai mon énorme erreur. J’avais toujours voulu garder toute personne hors de mon travail de gardiennage. Cela faisait, selon moi, partie de mon boulot de me débrouiller seule. C’est pourquoi je n’avais pas eu le réflexe d’appeler quelqu’un à l’aide, alors que je voyais bien que je ne pourrais pas me sortir de cette expérience paranormale seule. Soudain, une once d’espoir se présentait à moi et je me précipitai vers le téléphone fixe des Beauchemin. Dans ma cours folle, je renversai nombre d’objets et cassai la mojorité d’entre eux, mes membres engourdis par le froid mordant qui semblait pour le moment épargner mes orteils, le bout de mes doigts et ma tête, celle-ci déjà bien prise par la plainte angoissante. En trébuchant, je réussis à saisir le combiné et le portai à mon oreille pour entendre un son aiguë continu, comme si la ligne était coupée. Affolée et aveuglée par la panique, le combiné se retrouva à son tour au sol, emportant sa base avec lui dans sa chute et créant un véritable vacarme. Les voisins. Ils pourraient m’aider, après tout. Je n’avais qu’à aller cogner à leur porte, et mon état de totale détresse devrait suffire à les convaincre de me suivre sans poser trop de questions. Je n’arrivais plus à marcher droit et tentais de me raccrocher à tout ce que je pouvais. Je ne sentais plus, de mon corps, que ma tête. Tout le reste avait été fait possession de mon froid intérieur. La porte s’avéra bloquée. J’avais beau tirer de toutes mes forces sur la poignée, rien n’y faisait. Comme si, au moment où elle avait claqué, elle s’était… Ho mon Dieu. La porte avait été fermée par une bourrasque. Alors qu’aujourd’hui, le vent s’était avéré inexistant. Ce… spectre… était sans doute à l’origine de la fermeture de ma seule issue, et les choses avaient commencé à dégénérer quelques minutes plus tard. Comme j’avais été idiote de ne pas remarquer ce détail crucial! Dans un élan d’espoir — à moins que ça ne soit de la panique — , je me mis à courir toutes les portes et fenêtres, ou tout ce qui aurait pu me servir d’échappatoire. Absolument tous immobiles. J’étais prisonnière de cette maison, avec deux enfants évanouies et un esprit digne du meilleur film d’horreur. Perspective très réjouissante et rassurante… Sans aucun moyen de trouver de l’aide, je retournai auprès des petites, découragée. En apercevant Clara, qui semblait toujours être endormie, contrairement à Juliette, je me mis à répéter tout ce que j’avais tenté avec son aînée, sans succès. Je commençais à atteindre doucement le paradoxe de la panique, d’autant que la plainte n’avait cessé de prendre de l'ampleur et que j’étais constamment troublée par le regard vide de Juliette que j’apercevais du coin de l'œil. Abattue et à court d'idées, je me remis à tenter de réveiller les enfants en testant tout ce que j’avais déjà fait. Je voulus même leur jeter un verre d’eau au visage pour les resaisir, mais celui-ci s’écrasa au sol, après que je l'ai échappé, avant d’avoir parcouru le tiers du trajet. Était-ce ainsi que débutait la folie? Ressortirais-je de cette expérience troublée mentalement , condamnée à passer le restant de mes jours dans un hôpital psychiatrique? Si je me sortais vivante de cette journée, me répétait ma conscience. Désemparée, je me remis à supplier l’esprit de me laisser en paix, de partir et de nous épargner toutes les trois et comme, cette fois-ci, il ne formula aucune réponse, d’aucune façon, je me mis à prier. Je n’avais jamais été croyante, mais en ce moment, rien ne me semblait plus approprié que de prier. Je me mis donc à genoux — ou, plutôt, m’effondrai au sol — et, alors que le froid prenait sournoisement de l’ampleur dans ma tête, je conjurai une force plus grande que moi de me libérer de cet envoyé du démon, des larmes ruisselant sur mes joues. Bien que tentant de formuler une imploration cohérente, les mots se mélangeaient dans ma tête alors qu’un début de migraine enflait derrière mes yeux. Réfléchir devenait de plus en plus difficile. La plainte avait enflé et gagné en ampleur depuis qu’elle s’était manifestée, et elle atteignait à présent un volume assourdissant. J’avais seulement envie de me rouler en boule et de pleurer. Tout semblait aller à la hausse : autant les gémissements que le terrain gagné par le froid et mon mal de crâne. Je posai les mains sur ma tête comme si cet acte pouvait tout faire cesser et poussai un cri de souffrance. Or, cela ne me procura pas le soulagement que j’attendais, mon désespoir s'agençant un peu trop bien avec ce qui occupait tout mon esprit à mon goût. Je pensai que rien ne pourrait être pire qu’actuellement jusqu’à ce que Clara n’ouvre brutalement les yeux et ne reste aussi figée que sa sœur, comme possédée. Regagnée par une immense vague de panique, je recommençai à crier son nom, souffrant le martyre à cause de ma migraine infernale. ― Le point voulu se présentera dans quelques minutes. Cette voix rauque et monotone, dans mon dos, sonnait étrangement, comme si une voix aiguë avait été descendue de quelques octaves. Je me retournai d’un bond vers Juliette, qui s’était replacée par Dieu savait quel miracle sur le dos. ― Ne soyez donc point inquiet, humain. Un changement s'effectuera en vous et cette vie prendra fin. Nous nous retrouverons de l’autre côté du Passage. Un mélange de panique, terreur et refus prit place au plus profond de mon cœur, d’une brutalité percutante et, sans pouvoir m’en empêcher, j’hurlai en me mettant à tituber vers l’arrière pour mettre le plus de distance entre moi et les Beauchemin, comme si cela pouvait empêcher cet avertissement de se réaliser. Mon instinct de survie venait de surpasser ma raison. Le froid sembla soudain prendre possession de tout mon être et je me fis plus faible encore, m'affaissant sur le sol en tentant toujours de distancer au maximum les enfants. Cette vie prendra fin. Je rampais, à présent, mes membres engourdis se faisant de plus en plus lourds, jusqu’à ce qu’il me soit tout à fait impossible de bouger. ― S’il vous plaît… eus-je le temps de gémir faiblement en voyant mon champ de vision rétrécir. Et je sombrai.

Commentaires

  1. Un gros BRAVO Mariane. Ton histoire est fantastique 😉
    Tu fais monter la tension très habilement jusqu’à ce qu’elle atteigne son paroxysme à la toute fin. Ta note de 100% est amplement méritée.

    FÉLICITATIONS! 😘🥰❤️

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci!!! J'ai réfléchi très longtemps à comment commencer mon histoire pour le début! Et après c'est parti tout seul!

      Supprimer
  2. Cette histoire est digne des meilleures séries que j'ai jamais lues! Ton titre est mystérieux, toute l'histoire aussi, et s'il y avait une suite, je me précipiterais pour aller la voir immédiatement! J'espère au moins que toute ta classe a lu cette merveilleuse histoire! Un parfait début pour ta carrière d'auteure. 😉

    Laura

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ho merci ça me fait vraiment plaisir!!!! Et non ma classe ne l'a pas lu, malheureusement.

      Supprimer
  3. Oh la la... Tu m'impressionnes tellement Mariane. Bravo à toi... 💖

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Et maintenant ?

Nouvelle Lune (partie 4)

Nouvelle Lune (partie 7)