Nouvelle Lune (partie 6)

 Kelly trouvait que la journée avait passé à une vitesse beaucoup trop grande pour le drame qui s’était produit le matin même. Or, du moment qu’elle avait accouru dans la chambre d’Alex, tout avait déboulé. Elle s’était finalement retrouvée par elle ne savait quel moyen à une réunion du village où Madelaine, qui ne sortait presque jamais de chez elle et qui se vêtait de façon pour le moins étrange et inhabituelle, que tous traitaient de vieille sorcière, leur avait fait part d’une prophétie ancienne extrêmement inquiétante. Elle avait prétendu que celle-ci disait que, un jour, un jour noir, corrompu, un monde à part serait victime d’une magie céleste ténébreuse venant de Satan lui-même. Ce démon transformerait trois des habitants de ce monde isolé en créatures lui ressemblant, venues pour le détruire et y semer le chaos. Madeleine avait prétendu que ce moment était arrivé et qu´ils étaient la cible des enfers. Cette théorie avait grandement effrayé Kelly, qui songeait sans cesse depuis ce moment à la possibilité d’être inconsciemment l’une de ces créatures maudites. Elle redoutait tant de faire malgré elle du mal aux personnes qu’elle aimait que cela occupait toutes ses pensées.

Le soir, dans son lit, la petite avait tout le temps désiré, ou non, pour songer à des choses de la sorte. Dans le cas de cette soirée, elle aurait aimé avoir la chance de s’endormir instantanément, pour échapper au véritable supplice de doutes et d’inquiétudes qui l’assaillaient. Tout cet oracle était si vague, si flou... cela semait tellement de crainte! Les « créatures de Satan » étaient-elles conscientes du mal qu’elles commettaient ou non? Comment cela se manifestait-il? Était-ce comme une irrésistible envie? Ou bien plus comme quelque chose se rapprochant du somnambulisme? Elle trouvait, en ce moment, que le doute était le pire tourment qui puisse exister.

La nuit tomba doucement, mais le sommeil tant escompté peinait à se présenter. Presque inconsciemment, sa deuxième nuit d’insomnie s’amorça. Couchée dans son lit, les yeux désespérément ouverts, Kelly se résolut à oublier l’échappatoire des songes. Elle s’assit avec un soupir fatidique dans son lit et, comme elle n’avait rien à faire, elle se posta à la fenêtre de sa chambre, qui était tout près de son lit, et s’assit sur la petite chaise de son bureau. Les minutes passaient, toutes aussi monotones les unes que les autres. Aussi saisit-elle son jeu de ficelles pour passer le temps. 

Après près de deux heures occupées par de simples formes de ficelle, la pupille de Mireille et Nicolas commençait à s’ennuyer. Elle soupira, laissa tomber son occupation, et leva les yeux vers la fenêtre. 

Elle se figea instantanément. Quelque chose, du coin de son œil, l’avait avertie d’un mouvement. Elle était censée être couchée, alors si quelqu’un la voyait là, les conséquences qu’on lui attribuerait le lendemain seraient tout sauf tentantes. Elle resta donc immobile en observant ce qui se déroulait au-dehors. Au bout de quelques minutes où l’immobilité naturelle de la nuit n’était troublée par aucune turbulence, la jeune fille risqua un mouvement aussi lent que possible pour retrouver son lit. Elle s’y coucha, tous les membres de son corps immobiles. Après un moment où tous ses sens, aux aguets, ne détectaient rien, elle se releva, saisit son jeu de ficelle et continua à occuper sa nuit blanche.

Le soleil se leva, après des heures d’attente, sur le hameau. Kelly, dès qu’elle jugea l’heure correcte pour se lever, se dirigea à la cuisine, encore aussi stupéfaite que la veille de se lever aussi dynamique et fraîche que si elle avait passé une nuit complète de sommeil. Évidemment, la place était toujours vide. Le soleil venant presque juste de se lever, tout était d’une placidité religieuse. Comme elle était restée éveillée toute la nuit et qu’elle n’avait pas eu conscience d’avoir fait un acte pouvant se référer aux « créatures sataniques », elle était relativement rassurée concernant ce point. 

La fillette se sentait heureuse, en cette matinée, convaincue qu’une belle journée s’amorçait, après l’immense drame de la veille. Elle sautilla en commençant la préparation des cafés matinaux. 

Mireille et Nicolas se levèrent presque trois heures plus tard, et Kelly dut faire réchauffer les boissons chaudes, qu’elle servit à ses grands-parents qui étaient assis à table, toujours aussi heureuse que trois heures auparavant. Elle alla s’asseoir avec eux à table avec un grand verre d’eau, pour leur tenir compagnie et animer une discussion, quoiqu’en évitant minutieusement le sujet de Fred. Elle n’avait pas envie de gâcher sa bonne humeur, bien que celle-ci eut déjà un peu baissé au vu de ces pensées.

La journée fut belle jusqu’aux alentours de midi, où Florence, âgée de dix-sept ans et qui allait quitter la maison de ses parents l’automne prochain pour partir pour les études supérieures, arriva, complètement paniquée et hystérique, chez eux. 

— C’est Driss... il est... il est...

Sentant la panique dans la voix de leur interlocutrice qui avait débarqué sans avis chez eux, les adultes réagirent instantanément en ordonnant, comme la veille, à Kelly de rester ici.

— Florence? Qu’est ce que Driss a? demanda la petite fille, qui était prise d’affreux pressentiment enflant de plus en plus.

L’adolescente éclata en sanglots. Driss était l’un des amis du père de celle-ci et il venait souvent souper chez sa famille. Elle le connaissait donc assez bien.

— Florence? Qu’est ce qu’il a?

Prise dans sa crise de larmes, la grande blonde fut incapable de répondre. Mais Kelly commençait à comprendre ce qu’il se passait. Et, sincèrement, cela la terrifiait.

— Est-ce qu’il est... comme... comme...

Au travers de ses larmes, appuyée sur le mur, Florence acquiesça de manière impuissante. Ce fut au tour de la plus jeune de fondre en larmes. Deux morts. En deux jours. Quelque chose n’allait pas, c’était clair. 

Kelly ne désirait pas revivre le même traumatisme que la veille, aussi accourut-t-elle à sa chambre dans le but de vivre pleinement sa peine. Aussitôt arrivée dans cette pièce, elle saisit son porte-bonheur, le serra contre son cœur et, la tête dans son oreiller, redoubla impuissamment ses pleurs. Elle n’avait aucune idée de ce que Florence faisait, et elle ne s’en préoccupait réellement pas. Son attention ne portait pas du tout sur cela, en ce terrible moment. 

Dieu seul sait combien de temps passa avant que Mireille et Nicolas ne reviennent, tirant leur pupille de sa désolation.

Lorsqu’ils vinrent lui parler, leur voix était vide, comme surpassée par ces événements si affreux.

— Tu dois venir, Kelly. Le maire a convoqué un conseil du village. On va devoir voter pour tenter de découvrir les créatures de Satan. Tout le monde a le droit de vote. Et celui qui aura le plus de votes sera pendu... lui annonça Nicolas d’une voix brisée.

Et voilà la suite de Nouvelle Lune! Personnellement, je suis assez fière de ma prophétie! 😁 Et, la semaine dernière, j’ai oublié de mettre à la fin mon « Et n’oubliez pas, restez positifs! »! 😨 Je peux vous dire que dès que j’ai remarqué ça, j’ai modifié mon article instantanément pour l’ajouter! Je ne pouvais quand même pas laisser mon article sans ça! Je ne sais pas si quelqu’un l’avait remarqué, mais en tout cas personne ne l’a mentionné! Alors voilà, petite spécification! Et, comme vous pouvez le constater, j’ai changé l’image de mon compte Google, car je n’aimais pas, quand je publiais le lien pour mon blog, voir en gros mes yeux, mon nez et ma bouche... c’était pas super! Alors voilà je me suis trouvée une super image! Sinon, aujourd’hui est un grand jour pour moi! Aujourd’hui même, j’ai acheté mon propre ordinateur portable! Ça va vraiment aller mieux, car, présentement, j’écris sur mon iPad prêté par l’école. Je crois que c’est inutile de vous dire que c’est loin d’être l’idéal! J’attends donc mon achat que je devrais recevoir d’ici un mois avec impatience! Ça va tellement être mieux écrire là-dessus! Alors voilà, aujourd’hui, c’était une belle journée pour moi! J’espère que c’est la même chose pour vous! Car...

Et n’oubliez pas, restez positifs!